Sortie cinéma: La bella estate, par la réalisatrice italienne Laura Luchetti-Biblioteca DEA SABINA
Biblioteca DEA SABINA
Sortie cinéma: La bella estate, par la réalisatrice italienne Laura Luchetti-
Le dernier long métrage de Laura Luchetti, “Le bel été”, sort en salles en France le 27 novembre. Il a été bien accueilli notamment au Locarno Film Festival et au Festival Cinemed. Il s’agit de l’adaptation cinématographique du bref roman éponyme écrit par Cesare Pavese en 1940, publié seulement neuf ans plus tard dans un recueil qui comporte deux autres nouvelles. C’est un récit d’apprentissage de la liberté, du désir, de la sensualité, brillant aussi par la qualité de sa reconstitution du Turin de 1938 et de ses milieux bohèmes. Ce film a été tourné entièrement dans le Piémont, à Turin mais aussi dans la région des lacs d’Avigliana et de Carignano.
Mention spéciale aux deux excellentes actrices principales, à la fois retenues et émouvantes: Yile Yara Vianello et Deva Cassel.
Résumé:
Turin, 1938. Ginia (Yile Yara Vianello), une jeune fille de la campagne plutôt réservée, est venue s’établir en ville pour travailler dans un atelier de couture où elle se montre particulièrement créative. Elle habite avec son frère Severino (Nicolas Maupas) qui fait des études tout en travaillant. Un dimanche, au milieu d’un groupe de jeunes gens, elle fait la connaissance d’Amelia (Deva Cassel), une jeune femme très belle et très libre, qui pose nue pour des artistes. Elles deviennent amies. Ginia est troublée par cette femme. Amelia l’introduit dans le milieu bohème et Ginia sent s’éveiller sa sensualité. Elle aimerait se libérer du carcan de son éducation, devenir aussi libre qu’Amelia, franchir le pas en suivant ses pulsions. Elle tombe amoureuse d’un jeune peintre, Guido (Alessandro Piavani) et se laisse séduire, après une résistance intérieure et des remords mal dissimulés. C’est le début d’un amour désespéré, plein d’attentes et d’illusions vaines, destiné à se consumer dans le bref instant d’une saison.
Extrait du dossier de presse, quelques mots de Laura Luchetti:
«Le roman de Pavese, écrit il y a environ quatre-vingt-cinq ans, m’a parlé dès la première lecture. Il m’a immédiatement semblé universel, moderne.
Ginia, une jeune femme qui se cherche, qui a peur de ne pas être à la hauteur, rencontre une autre jeune femme, Amelia, qui l’entraîne dans un monde nouveau, plein de tentations, de chimères et de fragilité, un monde bohème, libre, insolent, sans tabous: le monde de l’art, de la représentation. Car le film est aussi un film sur la représentation, sur le désir d’être vue à travers les yeux d’un autre, d’être immortalisée, donc d’exister. Ginia poursuit cette illusion dans les années 1930 de la même manière qu’une fille d’aujourd’hui veut avoir sa photo sur les médias sociaux, être admirée, et être enfin quelqu’un.»
LE 27 NOVEMBRE AU CINÉMA
Drame / 101 min / Italie / 2023
Langue: Italien
Sous-titres : Français
Avec Yile Yara Vianello (Ginia), Deva Cassel (Amelia), Nicolas Maupas (Severino), Alessandro Piavani (Guido), Adrien Dewitte (Rodrigues)
FONTE -Altritaliani-Parigi
https://altritaliani.net/author/evolena/
Michèle Gesbert est née à Genève. Après des études de langues et secrétariat de direction elle s’installe à Paris dans les années ’70 et travaille à l’Ambassade de Suisse (culture, presse et communication). Suit une expérience associative auprès d’enfants en difficulté de langage et parole. Plus tard elle attrape le virus de l’Italie, sa langue et sa/ses culture(s). Contrairement au covid c’est un virus bienfaisant qu’elle souhaite partager et transmettre. Membre-fondatrice et présidente d’Altritaliani depuis 2009. Coordinatrice et animatrice du site.
Laura Luchetti trae da Pavese un elegante e sentito romanzo di formazione ambientato negli anni ’30.-Recensione di Tommaso Tocci
Torino, 1938. Venuta in città a lavorare assieme al fratello Severino, la giovane Ginia fa la sarta in un atelier di moda. Durante l’estate conosce la misteriosa Amelia, di poco più grande, che fa la modella per vari pittori della città. Attraverso Amelia, Ginia conoscerà tra gli altri i pittori Rodrigues e Guido, innamorandosi di quest’ultimo e chiedendosi come sarebbe se anche lei si lasciasse disegnare.
È al terzo lungometraggio come regista – a cinque anni da Fiore gemello – che Laura Luchetti incontra il Cesare Pavese della novella “La bella estate”, trovando un felice matrimonio di temi tra quelli a lei cari e quelli da riscoprire nell’opera che il romanziere firmò originariamente nel 1940.
Romanzo di formazione al femminile ambientato nella Torino dell’immediato pre-guerra, storia d’amore celata e di rapporto fiorente con il proprio corpo e il proprio desiderio, La bella estate inquadra con maturità il racconto della giovinezza inquieta, dandogli anche una veste formale elegante e dal sapore classico.
Nel creare la versione in immagini della prosa di Pavese, Luchetti confeziona un film sull’insidioso processo di farsi oggetto dello sguardo altrui, impresa ancora più ardua quando non si conosce (ancora) la propria identità, come nel momento transitorio dello sbarco nell’età adulta.
La giovane Ginia è una ragazza di campagna che degli adulti sa poco, nonostante viva “da grande” assieme al fratello e senza i genitori. L’incontro con la figura di Amelia, nella sua perfezione esoterica che sorge dall’acqua, la sconvolge a tal punto che per avvicinarsi a lei – e a un’idea di se stessa – deve affidarsi a una miriade di tramiti: gli specchi, gli spicchi di vetrata dietro a una tenda, il lavoro in atelier sugli abiti e sulle clienti, lo sguardo maschile del pittore che sembra crudelmente l’unico ad aver diritto sul corpo della donna. Nel frattempo cresce sottopelle l’inquietudine, discreta eppure fervente, con la paura che quell’estate finisca per sempre, seppellita dalla neve e dai discorsi del Duce alla radio.
Con l’aiuto di ottimi costumi e del fascino austero di Torino, Luchetti tratteggia un dramma d’epoca di spessore e dei personaggi pieni di dignità umana anche quando si ritrovano alla deriva.
Per il suo film più ambizioso ritaglia un ruolo intrigante alla giovane Deva Cassel, la quale usa il suo divismo “di nascita” per trasformarsi in avatar incrollabile e oggetto di desiderio, e ancor di più per la protagonista sfrutta il mestiere già forgiato di Yile Vianello, (ben) cresciuta nel cinema di Alice Rohrwacher. Cuore del film, la sua Ginia è un crocevia impazzito di maturità e innocenza, paure e slanci temerari, sentimenti e sensi di colpa.